LA COURONNE DU ROI, AUSSI PORTEE PAR LA REINE EST EMPAREE PAR UN VIRUS : LE COVID-19 OU CORONAVIRUS

Par Valencia ILOKI

Juge au TGI de Brazzaville

Initiatrice de l’Association Accès Droit Pour tous

L’année 2019 nous a caché ou peut être révélé des surprises désagréables avant de nous quitter, et 2020 nous en dévoile et en réserve encore.

« Nous sommes en guerre » a déclaré le président Emmanuel Macron dans son discours télévisé consacré au COVID-19 du 16 mars 2020. Il ajouta que l’ennemi n’avait pas de passeport et pire encore était invisible.

Nous y sommes !

La valeur du passeport pour un individu est assimilable à la valeur d’une constitution pour un Etat. Sans constitution : aucun Etat de droit et sans passeport : restriction de certains droits et libertés primitifs.

Partant de cette assertion, l’on perçoit bien qu’à cet instant de crise sanitaire mondiale aucun humain en France ou ailleurs ne jouit de son passeport à sa guise.

Le COVID-19 nous a dépouillé de nos droits et libertés fondamentales.

Oui l’article 9 du code civil est ignoré, violé dans une certaine mesure par la mise en place des lois exceptionnelles, des modifications en urgence du code du travail, de l’application d’une géolocalisation des malades lesquels pourraient être identifiés parmi d’autres…

Quelle atteinte à la vie privée !

Le droit d’aller et de venir, de circuler librement dans son pays, même de se soigner souffre d’une atténuation inimaginable. Pour être soigné en priorité il faudrait être atteint du COVID-19.

A ce jour 5500 décès en Italie, 4200 en Chine, 1200 en Espagne, en France 674, d’après RFI, les morts s’enchainent… demain ou maintenant le nombre augmentera peut-être, je souhaite qu’il n’en demeure pas ainsi.

L’Afrique prend le relais à son tour, TV5 Monde a annoncé le 25 mars que « Plus d’un tiers de l’humanité confinée dans 40 pays face à la pandémie du Coronavirus, alors que la Chine lève certaines restrictions dans la province du Hubei et sa capitale Wuhan, foyer initial de l’épidémie ». L’Inde se prépare à accueillir le virus et se met à son tour en confinement total.

Par ailleurs la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) craint une crise alimentaire mondiale causée par les achats de panique depuis le 23 mars 2020.

Je pleure.

Je pleure des larmes plus abondantes que les chutes du Niagara et ma douleur est à la profondeur du fleuve Congo, le deuxième fleuve le plus puissant du monde.

Ce deuxième choix pourrait prêter fausse intention mais je me dois de jauger ma douleur avec un élément de mesure dont j’ai la connaissance pure et la maîtrise réelle.

Pour revenir à la notion des droits et libertés fondamentaux, Edouard GLISSANT disait « que le temps est passé ou seule une partie du monde était responsable du monde et qu’aujourd’hui c’est l’ensemble du monde qui est responsable de l’ensemble du monde »

Par conséquent, l’on peut se poser la question de savoir si toutes les mesures qui sont prises par ci et par là pour notre sécurité sanitaire font vivre le monde et respectent les droits et libertés de chacun.

Ces droits et libertés peuvent- ils être remis en cause pour des motifs mondiaux ou planétaires de santé publique ?

Je n’en ai pas encore la réponse, réfléchissons ensemble.

Dans tous les cas « Nous sommes en guerre » et 2, 500 Milliards de personnes dans le monde sont confinées, emprisonnées chez elles.

Cette prison moderne à domicile sans avoir commis de délits….

Nous sommes tous en bracelet électronique, le Covid-19 nous applique notre peine non pas individualisée mais collective.