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LA PEAU NOIRE, … UNE FATALITE AU 21E SIECLE ?

  • Photo du rédacteur: Jacques-Brice MOMNOUGUI
    Jacques-Brice MOMNOUGUI
  • 11 juin 2020
  • 5 min de lecture

« Le droit à la vie, à la santé et à la dignité est consubstantiel à toute personne humaine » disait Maffadel ABDERRAHIM.

Mais les récents événements des Etats-Unis nous démontrent le contraire.

C’est pathétique, mais c’est bien une réalité : le complexe de supériorité d’une couleur de peau par rapport à une autre est bien ancrée dans les consciences de la grande majorité.

Parce que je suis noire, je dois me justifier !

Parce que je suis noire, je dois continuellement m’excuser !

Parce que je noire, je dois faire mes preuves pour être acceptée ! Non, pour être tolérée!

Mais, qui a dit que parce que je suis noire je dois toujours prouver que je suis à la hauteur ? Et d’ailleurs, au nom de quoi suis-je obligée de prouver mes capacités à être considérée comme humaine ?

Je suis noire et fière de l’être !

La couleur de peau ne doit jamais être un marqueur de privilèges. Non !

D’ailleurs, en quoi sommes-nous si différents que ça ?

Juste une couleur de peau ? Doit-on réduire l’humain à la couleur de peau ?

C’est quoi être blanc et c’est quoi être noir ?

Si l’on s’en tient à l’analyse de Magali BESSONE, « être blanc, c’est appartenir au groupe racial majoritaire dominant, ce qui s’entend d’un point de vue numérique, mais surtout socio-économique et politique. Etant donnée la manière dont ce groupe a été constitué aux Etats-Unis par ce que W.E.B. Du Bois a nommé la ‘ligne de partage des couleurs’ (Les Ames du peuple noir, La Découverte, 2007), la couleur demeure un marqueur de privilèges[1] ».

Mais comme l’a si bien souligné cette Professeure de Philosophie politique à la Sorbonne, la couleur est un marqueur qui peut échouer.

Etre noir dans le monde européen n’est pas la même chose qu’être noir en France ou en Afrique.

Aux Etats-Unis on procède à un distinguo général qui est très binaire entre noir et blanc. Le noir est considéré comme un sous-homme, une chose méprisable pour le blanc.

Cependant, les définitions tirées des dictionnaires[2] ne renvoient pas à ces conceptions-là du noir et du blanc. Elles renvoient plutôt à la couleur de peau et à rien d’autre.

Alors il est plus qu’urgent de se souvenir que la couleur n’est pas un signe de supériorité. Le croire serait tout simplement se réduire soi-même à une chose.

Malgré les grands discours, les traités ratifiés par nos Etats, les accords de coopération signés çà et là, le racisme, puisqu’il s’agit bien de ça, demeure un fait réel au 21e siècle. Les années passent, mais les mentalités peinent à évoluer.

Le racisme est bien l'infirmité la plus répugnante parmi les diverses laideurs de l’humanité disait Claire MARTIN. Il est une manière de déléguer à l’autre le dégoût qu’on a de soi-même[3].

Le 25 mai 2020, George FLOYD a été victime d’une violence policière à Minneapolis aux Etats Unis lors de son interpellation suite à une dénonciation de tentative d’usage d’un faux chèque.

Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux montre clairement le meurtre de ce jeune noir par les policiers « blancs », l’un ayant posé son genou sur son cou pendant 9 longues minutes alors qu’il était allongé à plat ventre contre le sol, impuissant et suppliant pour sa vie. I CAN’T BREATHE !

Cette vidéo d’une horreur indescriptible a choqué le monde entier et déclenché la colère des noirs à travers le monde. La mort de George FLOYD est à coup sûr, l’étincelle qui a mis le feu aux Etats Unis, car il faut le reconnaitre, les exécutions sommaires de noirs par les forces de l’ordre ne datent pas d’aujourd’hui, surtout dans ce pays-là.

Longtemps restées impunies, ces exécutions sommaires en totale contradiction avec les dispositions de l’article 9 de la DUDH doivent enfin être punies avec la plus grande sévérité, car elles sont la preuve d’une extrême indifférence à la vie humaine.

Le cas de George FLOYD ou encore celui de millions de noirs tués aux Etats-Unis ne sont pas singuliers à ce pays. Non, les noirs en Europe, en Asie et aux Emirats arabes vivent ces mêmes horreurs au quotidien juste parce qu’ils ont cette couleur.

Des manifestations ont eu lieu à Paris le 6/6/2020 pour rendre hommage à George FLOYD et dénoncer les violences policières en France.

Nul ne doit être privé de ses droits parce qu’il est différent. Nul ne doit voir sa vie lui être ôtée de cette façon parce qu’il est noir. La couleur ne doit pas être un marqueur de privilèges ou de mort selon les cas.

« La dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde[4] ». Ces mots ne sont-ils pas que des mots ? Cette dignité existe-t-elle encore pour le noir ? L’on est en droit de s’interroger au regard de toutes ces horreurs perpétrées sur les Hommes noirs à travers le monde.

Pendant que l’on y est, il est aussi temps de rappeler aux NOIRS d’arrêter de prendre le BLANC pour un être suprême. Oui, il est temps de mettre de côté ce regard qui nous rappelle l’époque coloniale et de l’esclavage. Nulle race n’est maîtresse d’une autre. Cette époque est révolue.

Ce complexe d’infériorité est la cause majeure de tous ces traitements abjects dont sont victimes les NOIRS.

Seules la compétence et la méritocratie doivent être utilisées comme des critères de privilèges dans chaque domaine précis. D’ailleurs Martin Luther KING disait fort à propos que « Ce qui compte, chez un homme, ce n'est pas la couleur de sa peau ou la texture de sa chevelure, mais la texture et la qualité de son âme. ».

Que l’on soit noir, blanc ou jaune, on doit toujours garder à l’esprit que « tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité »[5].

D’ailleurs, le texte universel qui chapeaute toutes nos constitutions et les inspire précise que « chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la présente Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion, d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation[6]».

Qu’est-ce qui peut bien pousser l’homme blanc à se croire supérieur à l’homme noir alors qu’ils sont tous humains ? Oublie-t-il que l’Afrique est le berceau de l’humanité et que Lucie notre aïeule commune était noire de peau ? Oublie-t-il que la civilisation vient de l’Homme noir et que la première puissance mondiale fut noire ?

Toutes ces vérités que cette grande majorité essaye tant bien que mal de refouler dans les abysses doivent lui être rappelées autant de fois que possible.

Puisque la science nous enseigne, jusqu’à preuve contraire, que nous sommes tous descendants de Lucie, cette belle NOIRE, le blanc est en réalité noir. Il a juste subi des transformations du fait des changements climatiques.

Nous avons tous le même ADN et sommes faits de la même chair.

Nous sommes tous HUMAINS et donc EGAUX.

«Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne[7]. »


[1] Propos recueillis par Séverine KODJO-GRANDVAUX, article publié dans le journal Le Monde Afrique, le 13 octobre 2019, https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/10/13/racisme-la-couleur-demeure-un-marqueur-de-privileges_6015343_3212.html (consulté le 6/6/2020) [2] Larousse, Reverso, La langue Française, etc. [3] Robert SABATIER. [4] Paragraphe 1er du Préambule de la DUDH de 1948 [5] Article 1 DUDH 1948 [6] Article 2 DUDH 1948 [7] Article 3 DUDH 1948

 
 
 

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